OTTAWA – L’Ontario ne baisse pas le ton dans sa querelle avec le gouvernement fédéral au sujet des migrants et Ottawa a rajusté sa stratégie pour gérer l’épineux dossier.
Le lundi 13 août, le Groupe de travail intergouvernemental spécial sur la migration irrégulière a tenu une réunion par téléphone, la dernière présidée par le ministre Marc Garneau, et la dernière à laquelle auront pris part les ministres fédéraux de l’Immigration et de la Sécurité publique.

Dominic LeBlanc, nommé ministre des Affaires intergouvernementales au remaniement du mois dernier, prend la relève à la tête du groupe de travail. Le nouveau ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, Bill Blair, remplace ses collègues Ahmed Hussen et Ralph Goodale.

Ce sera donc aux ministres LeBlanc et Blair de coordonner les efforts qui, depuis l’élection des progressistes-conservateurs en Ontario, doivent surtout servir à calmer le gouvernement de Doug Ford.

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En après-midi, à l’issue de la réunion téléphonique qui réunissait ministres fédéraux, provinciaux et le maire de la ville de Toronto, la ministre ontarienne Lisa MacLeod a tenu une conférence de presse pour réitérer, bien fort, son exigence de 200 millions $.

Détails de sa facture.
Elle calcule que l’hébergement temporaire coûte à la ville de Toronto 74 millions $, alors que le gouvernement fédéral lui a versé seulement 11 millions $. Elle estime également que la ville d’Ottawa débourse 12 millions $ en logement pour cette population migrante et que son gouvernement verse 90 millions $ en aide sociale et 20 millions $ en services scolaires.

« Le gouvernement fédéral a l’obligation de payer pour l’échec de ses politiques », a lancé la ministre qui, une fois de plus, s’en est prise au ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, et s’est félicitée de ne plus l’avoir comme interlocuteur.

Elle prévoyait rencontrer les ministres LeBlanc et Blair le lendemain.

Mme MacLeod a également reproché à Ottawa de ne pas coordonner le triage des migrants qui arrivent par le chemin Roxham, au Québec, triage promis depuis le mois d’avril.
Pour sa part, le Québec, dans une déclaration du porte-parole du ministre David Heurtel, a rappelé qu’il attend toujours le système de triage promis. Mais il a surtout insisté sur l’importance de réduire le délai d’examen des dossiers.

« Pour le gouvernement du Québec, le délai de traitement des demandes d’asile est un enjeu majeur », a écrit dans un courriel Maxim Labrecque, attaché de presse du ministre québécois.

M. Labrecque a également rappelé que le Québec a établi sa capacité d’accueil à 1850 places dans quatre centres d’hébergement temporaires. Et cette capacité est « déjà atteinte », a-t-il souligné.

SOURCE : Lina Dib, La Presse canadienne
PHOTO : Benson Kua (Wikimedia Commons)