Christiane Beaupré

L’été, c’est aussi la saison parfaite pour renouer avec le plaisir de lire. Sur la terrasse, à la plage ou au bord du lac, un bon livre peut offrir une évasion aussi dépaysante qu’un voyage. Que ce soit pour rire, réfléchir, s’émouvoir ou rêver, les auteurs franco-ontariens et québécois proposent une variété d’œuvres accessibles et inspirantes, idéales pour les longues journées d’été.

La sélection proposée ici comprend des titres parus ces dernières années, mais aussi quelques ouvrages un peu plus anciens qui méritent d’être redécouverts. Même s’ils ne sont pas toujours les plus récents, tous conservent une grande valeur littéraire et humaine, surtout pour les lecteurs qui ne les ont jamais lus.

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Du côté de l’Ontario, plusieurs plumes francophones se distinguent. Jean Mohsen Fahmy, établi à Ottawa, signe L’énigme du retour de Philae (2023), un roman historique captivant qui mêle science, mystère et Égypte ancienne. Daniel Poliquin, figure littéraire bien connue, explore avec finesse les questions d’identité dans Le Vol de l’ange (1995), une œuvre à la fois critique et profondément humaine. Marguerite Andersen propose avec Le figuier sur le toit(2012) un récit sensible, presque poétique, sur la mémoire et l’exil.

Installé à Toronto, Didier Leclair offre une perspective unique sur la vie urbaine dans Toronto, je t’aime (2000), où le regard d’un immigrant sur la métropole donne lieu à des réflexions lumineuses sur la solitude et l’appartenance. Ces œuvres permettent non seulement de se plonger dans des histoires riches, mais aussi de découvrir la diversité des voix francophones de l’Ontario.

Du côté québécois, les suggestions ne manquent pas. La trilogie de Marie Laberge (Gabrielle, 2000; Adélaïde, 2001; Florent, 2002) entraîne les lecteurs dans une saga familiale bouleversante. Pour une lecture plus légère et poétique, les romans courts de Kim Thúy comme Ru (2009) ou Vi (2011) évoquent avec tendresse l’exil, la cuisine et les souvenirs d’enfance. Ceux qui s’intéressent à l’histoire autochtone peuvent découvrir Kukum (2019) ou Tiohtiá:ke (2023) de Michel Jean, deux romans puissants qui éclairent des pans méconnus de la mémoire collective.

Pour les plus jeunes, les vacances sont l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la lecture autrement. La série Victor Cordi d’Annie Bacon (tome 1 en 2011) transporte les enfants dans un univers fantastique peuplé de créatures et d’aventures. La dot de Sara de Marie-Célie Agnant (1995) et Dis-moi pourquoi tu pleures d’Andrée Poulin (2020) abordent quant à eux des thèmes profonds avec une grande sensibilité, tout en restant accessibles.

Et pour les amateurs de bandes dessinées? Paul au parc (2011) ou Paul à la campagne (1999) de Michel Rabagliati offrent des récits nostalgiques et tendres, parfaits pour les après-midis ensoleillés. D’autres œuvres comme La Petite Patrie (2015) ou Far Out (2018) plairont autant aux adolescents qu’aux adultes, avec des styles graphiques variés et des histoires bien ancrées dans la culture francophone.

La majorité des bibliothèques publiques du Sud-Ouest ontarien disposent d’une section francophone, plus ou moins étoffée selon la taille de l’établissement. Ces collections offrent souvent aux lecteurs la chance de faire de belles découvertes, parfois inattendues, et de dénicher plusieurs des titres mentionnés dans cette sélection. Une excellente façon d’explorer la richesse de la littérature en français sans se déplacer loin, ni dépenser.

Quel que soit le genre littéraire ou le public, ces suggestions invitent à la détente, à la découverte et au plaisir. Lire en français pendant l’été, c’est aussi une manière de nourrir sa langue, de soutenir les auteurs d’ici et de cultiver un lien vivant avec la culture francophone, même en vacances.

Photo : Couverture du livre Toronto, je t’aime (2000)