Le jeudi 12 avril se tenait la sixième cérémonie de remise des Prix de la Francophonie. Décernée à tous les deux ans, cette distinction récompense des citoyens inspirants et engagés ayant fait leur marque dans les domaines politique, social et culturel et dont la carrière ou le bénévolat a contribué à l’avancement des Franco-Ontariens.
Tenue à Toronto au Royal Canadian Military Institute, la cérémonie a débuté en musique avec les Chiclettes. Celles-ci ont d’ailleurs ponctué l’événement de chansons de leur cru composées pour l’occasion. Mis à part le sympathique trio musical, une autre figure incontournable de la francophonie ontarienne, en l’occurrence la ministre des Affaires francophones, s’est adressée à l’assistance à plusieurs reprises pour animer la cérémonie et en expliquer la raison d’être.
Marie-France Lalonde a ainsi mentionné que 38 candidatures avaient été soumises et que de ce nombre, conformément aux règles de sélection, trois ont été retenues. Ces mêmes règles stipulent que les Prix récompensent un francophone, un francophile et un francophone de 25 ans et moins.
Dans la catégorie « jeune », c’est à William Burton, un étudiant en théâtre et communication de 20 ans, que le prix a été décerné. Malgré son âge, son parcours, relaté par Maëva Leblanc, agente de projets à Réseau Ontario, a de quoi impressionner : gagnant du concours « Créer votre entreprise en 24 h » du Centre d’entrepreneuriat de La Cité, récipiendaire du Laurier « Jeunesse de l’année » lors du Gala du Prix Bernard-Grandmaître, lauréat du prix « Méga-Fun! » à l’occasion des 22e Jeux franco-ontariens, etc. William Burton est également le concepteur de l’entreprise sociale Le Réveil qui informe les francophones d’Ottawa des activités culturelles et artistiques à venir dans leur région.
« À mon jeune âge, je suis gêné d’accepter ce prix, a glissé William Burton avant de distribuer les remerciements à des personnalités qui l’ont marqué. Ces professionnels de l’industrie culturelle ont aiguisé mon leadership. » Le récipiendaire s’est également attardé à souligner l’influence qu’a eu Jacynthe Dupont, l’animatrice culturelle de son école secondaire, dans le développement de son intérêt pour les arts.
Estelle Duchon, directrice générale de l’Entité 4, a ensuite pris le micro pour présenter la lauréate du prix dans la catégorie « francophile » : Margaret Aerola. Infirmière de profession ayant à cœur le bien-être des familles et des aînés, elle s’est appliquée dans toutes les fonctions qu’elle a occupées à s’assurer que les francophones puissent être soignés dans leur langue. Elle poursuit aujourd’hui cet engagement en étant membre du conseil d’administration du pavillon de soins de longue durée Bendale Acres à Scarborough.
En recevant son prix, Mme Aerola a tenu à reconnaître le travail de tous les partenaires communautaires et les professionnels qui l’ont entourée dans ses tâches et a souligné l’engagement et la passion des membres de la communauté francophone.
C’est à titre posthume que le troisième prix fut remis. L’année dernière, Paulette Gagnon, figure bien connue du milieu du théâtre, décédait subitement. C’était à la veille de la concrétisation de d’un projet qui lui était cher : la Place des Arts de Sudbury. Stéphane Gauthier, président de la Place des Arts, est venu chercher le prix au nom de la famille de Mme Gagnon qu’il a décrit comme une femme énergique, discrète et qui apprenait constamment de ses expériences. « Ce qu’elle a protégé toute sa vie, c’est la liberté de créer et les institutions qui nous donnent cette liberté », a conclu M. Gauthier.
L’assistance a ensuite visionné un extrait d’entrevue avec Paulette Gagnon réalisée par TFO. « Quand je vois le chemin parcouru en 40 ans, je nous lève notre chapeau », s’exclamait alors celle qui a elle-même contribué à doter l’Ontario français des assises dont il dispose aujourd’hui.
Ce sont tous les Franco-Ontariens qui, avec ces Prix de la francophonie, lèvent à leur tour leur chapeau pour saluer les réalisations de William Burton, Margaret Aerola et Paulette Gagnon. Voilà autant de modèles que chacun gagnerait à imiter.
PHOTO : Premier rang : Stéphane Gauthier (pour Paulette Gagnon), William Burton et Margaret Aerola; deuxième rang : François Boileau, Marie-France Lalonde et Carol Jolin