Nicole Winfield

Le cardinal Robert Prevost, missionnaire qui a consacré sa carrière à exercer son ministère au Pérou et qui dirige le puissant dicastère des évêques du Vatican, a été désigné comme le premier pape américain dans les 2000 ans d’histoire de l’Église catholique.

Le pape de 69 ans a pris le nom de Léon XIV.

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Le nouveau souverain pontife a fait sa première apparition auprès de la foule, qui l’a longtemps acclamé.

Il est apparu sur la loggia de la place Saint-Pierre, vêtu de la traditionnelle cape rouge de la papauté – à laquelle le pape François avait renoncé lors de son élection en 2013.

Le cardinal Prevost était un candidat de premier plan, hormis sa nationalité. Un pape américain était depuis longtemps tabou, compte tenu du pouvoir géopolitique déjà exercé par les États-Unis dans la sphère laïque. Mais le religieux originaire de Chicago, semblait également admissible, car il est citoyen péruvien et a vécu des années au Pérou, d’abord comme missionnaire, puis comme archevêque.

François avait clairement des vues sur lui et, à bien des égards, le considérait comme son dauphin. Il l’a nommé au Vatican en 2023 pour diriger le puissant bureau chargé de valider les nominations d’évêques du monde entier, l’une des fonctions les plus importantes de l’Église catholique. De ce fait, le cardinal Prevost jouissait, avant le conclave, d’une importance que peu d’autres cardinaux possèdent.

De la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine et les cloches de la basilique Saint-Pierre ont sonné, le jeudi 8 mai, en après-midi, après l’élection par les cardinaux du 267e pape à la tête de l’Église catholique.

Lorsque la fumée blanche s’est répandue dans le ciel, la foule sur la place Saint-Pierre a éclaté en acclamations, les prêtres ont fait le signe de croix et les religieuses ont pleuré tandis que la foule criait « Viva il papa!».

Ce signal de fumée signifie que le pape a obtenu au moins 89 voix sur les 133 cardinaux participant au conclave pour élire le successeur du pape François.

Le président américain Donald Trump n’a pas mis de temps à se réjouir de la nouvelle, affirmant sur son réseau social « qu’il s’agissait d’un grand honneur pour son pays ».

Pendant une grande partie du siècle dernier, le conclave a nécessité entre 3 et 14 tours de scrutin pour désigner un pape. Jean-Paul Ier , pape qui a régné 33 jours en 1978, a été élu au quatrième tour. Son successeur, Jean-Paul II, en a eu besoin de huit. François a été élu au cinquième tour en 2013.

Le vote suit une chorégraphie stricte, dictée par la loi ecclésiastique.

Chaque cardinal inscrit son choix sur un morceau de papier portant l’inscription « Eligo in summen pontificem » – « J’élis comme souverain pontife ». Un par un, ils s’approchent de l’autel et déclarent : « J’en prends à témoin le Christ Seigneur, qui sera mon juge, que mon vote est donné à celui qui, devant Dieu, me semble devoir être élu. »

Le bulletin plié est déposé sur un plateau rond et versé dans une urne en or et en argent. Une fois déposés, les bulletins sont ouverts un par un par trois « scrutateurs » : des cardinaux tirés au sort qui inscrivent les noms et les lisent à voix haute.

Les scrutateurs, dont le travail est vérifié par d’autres cardinaux appelés réviseurs, additionnent ensuite les résultats de chaque tour de scrutin et les inscrivent sur une feuille séparée, conservée dans les archives pontificales.

Lorsque le scrutateur lit chaque nom, il perce chaque bulletin avec une aiguille, le mot « Eligo ». Tous les bulletins sont ensuite liés ensemble avec du fil, puis la liasse est mise de côté et brûlée dans le poêle de la chapelle avec un produit chimique produisant de la fumée.

Source : La Presse canadienne

Crédit photo : Vatican Media