L’annonce a été effectuée depuis Toronto. Mélanie Joly, la ministre du Patrimoine canadien, a confirmé que le financement de base accordé aux organismes communautaires de langue officielle serait bonifié de 20 % dès cette année et ce jusqu’en 2023. C’était le 17 mai, au Théâtre français de Toronto (TfT). « Une très bonne nouvelle », commente Léonie Tchatat, fondatrice et directrice de La Passerelle-I.D.É. C’est l’un des quelque 300 organismes concernés par cette bonification au Canada.
Difficile de quantifier exactement cette augmentation, mais ce fonds fédéral est « important », poursuit Léonie Tchatat. « C’est le seul financement de programmation que nous recevons », précise-t-elle. Il « revient tous les ans, est garanti en fonction des résultats ».
Alors, cette hausse aura un impact direct sur les événements organisés par la structure qui « offre des outils d’actualité pour faciliter l’intégration et l’établissement » des nouveaux arrivants francophones. Ces fonds serviront à organiser « une panoplie d’activités, à garantir une programmation adéquate, possiblement à acquérir de nouvelles ressources » qui serviront la clientèle de La Passerelle.
L’avis de Joël Beddows est plus nuancé. Le directeur artistique du TfT est « heureux mais pas satisfait », car si l’augmentation de 20 % est la même pour tous les organismes concernés, « les besoins ne sont pas les mêmes partout ». Exemple : à Toronto, les frais d’exploitation sont « plus du double » de ceux d’Ottawa, estime celui qui a évolué dans la capitale nationale entre 1998 et 2016. Il évoque notamment le coût des locations de salle, et même de matériel, car ici elles sont « moins bien équipées qu’ailleurs », dit-il en évoquant, notamment, l’exemple de spectacles venus de Montréal.
Ainsi, l’augmentation du financement récemment confirmée servira à régler « une augmentation du loyer de 30 000 $ l’an dernier, et à la bonification des cachets des artistes, qui eux aussi vivent l’augmentation du coût de la vie à Toronto ».
Au-delà de l’annonce du 17 mai, il y a aussi du symbole, derrière la venue de Mélanie Joly à Toronto. La ministre a évoqué la situation des organismes concernés et des francophones. Joël Beddows semble satisfait de ces échanges. Notamment, car il a beaucoup été question de diversité, « le cœur du sujet », selon lui. Et puis il pense également « commencer à collaborer avec Mme Tchatat sur certains projets ». Cette rencontre a donc, aussi, servi à créer des liens. Un autre aspect capital, pour les organismes francophones de Toronto.
PHOTO: Les participants à la rencontre du 17 mai lors de l’annonce officielle