Jean-François Gérard
Le Collège Boréal a connu cinq emplacements temporaires depuis son arrivée à Toronto en 2002. « Finalement, nous avons notre place permanente », se félicite son président Daniel Giroux.
En plein cœur du quartier de la Distillerie, le nouveau campus de l’établissement fondé et basé à Sudbury, a été officiellement inauguré le jeudi 19 octobre. Les travaux de rénovation et d’aménagement dans deux bâtiments historiques avaient démarré en 2019.
Sur plusieurs murs, les briques qui font l’identité caractéristiques de cet ancien quartier industriel sont apparentes et de nombreuses poutres ont été gardées. « Le bois conserve une légère odeur de whisky », détaille Mathieu Torres, gestionnaire de l’Espace d’innovation, de recherche et d’incubation Desjardins, qui a fait visiter les locaux au Métropolitain et autres médias. Même l’ascenseur a gardé des éclairages, du métal et du faux bois qui rappellent l’univers ouvrier. Dans certaines salles, plusieurs écrans ont été disposés de sorte que les élèves puissent toujours avoir une bonne visibilité, sans avoir à démonter les poutres.
Le campus compte environ 15 salles de cours, ainsi que 5 laboratoires, par exemple en informatique ou en santé. Depuis la rentrée de septembre, environ 325 étudiants se rendent sur ce site. Avec l’ouverture, en 2024, d’un nouveau Baccalauréat autonome en sciences infirmières de 16 places, l’établissement s’attend à voir ses effectifs croître.
Les espaces sont répartis dans deux bâtiments, l’un où l’alcool était distillé et un autre où les fûts étaient stockés. L’ancien convoyeur de barils, avant que la marchandise ne soit envoyée au port, trône fièrement dans l’espace d’accueil. Des salles de réunion, de convivialité, un coin cuisine, ainsi que des bureaux ont également été installés.
« Ce qui nous différencie, c’est notre mission. C’est non seulement la formation, mais aussi des services de qualité à une population diversifiée », fait valoir Daniel Giroux lors des discours inauguraux. Le Collège Boréal propose de l’aide à l’immigration et ses espaces emploi ou d’incubation sont ouverts au-delà de ses propres élèves. L’institution propose en outre la « Garantie emploi » qui prévoit que si un étudiant n’a pas trouvé d’emploi dans son domaine au bout d’un an, il peut revenir gratuitement suivre un autre cursus.
La ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney souligne que « beaucoup d’employeurs cherchent une main-d’œuvre bilingue et qualifiée ». Elle salue « un nouveau pôle dynamique au centre-ville, bordé par l’Université de l’Ontario français et le campus Waterfront du Collège George Brown ». Quant à Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, il estime que « la vitalité et la pérennité de notre communauté » dépend de ce type d’endroit.
À moyen terme, le Collège Boréal devrait déménager à quelques dizaines de mètres pour posséder son propre campus torontois. Avant cela, il doit attendre la réalisation d’une station de métro par Metrolinx dans le cadre du chantier du métro de la ligne de l’Ontario. En attendant, il dispose d’un écrin moderne où il peut rester tant que nécessaire dans ce quartier fréquenté et touristique.
Photo : La coupe officielle du ruban. De gauche à droite : Michel Doucet (VP Services corporatifs, Boréal), Lise Béland (ex-VP Centre-Sud-Ouest Boréal maintenant à la retraite), Daniel Giroux (président, Boréal), la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney, Linda Dugas (présidente du CA de Boréal) et Fabien Hébert (président de l’AFO)