Alexia Grousson

Depuis plus d’un siècle, la Journée internationale des droits des femmes (JIF) est célébrée dans le monde entier le 8 mars. Son origine est liée aux luttes des femmes pour leurs droits sociaux, économiques et politiques. Cette Journée mondiale reconnaît et célèbre leurs réalisations, tout en sensibilisant à l’inégalité et à la discrimination entre les sexes.

Historique

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Tout commence au début du XXe siècle, lorsque dans de nombreux pays du monde, les femmes commencent à organiser des manifestations et des grèves pour exiger de meilleures conditions de travail, le droit de vote et l’égalité des droits.

La première remonte à New York, en 1908. Plus de 15 000 femmes travaillant dans les usines textiles ont organisé une grève pour obtenir des horaires allégés, un meilleur salaire ainsi que le droit de vote. Un an plus tard, la première Journée nationale de la femme fut proclamée par le Parti socialiste américain. Il s’agit d’un moment marquant dans le mouvement ouvrier féminin.

En 1910, au Danemark, Clara Zetkin, militante allemande, propose l’idée d’une JIF lors de la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague. Cette proposition est adoptée à l’unanimité par les 100 femmes des 17 pays participants.

La première JIF est ainsi célébrée le 19 mars 1911, dans plusieurs pays européens tels que l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne et la Suisse, avec des rassemblements et des revendications pour l’égalité et les droits civils.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) commence à célébrer officiellement cette Journée en 1975, proclamée « Année internationale de la femme ». De plus, l’ONU a choisi le 8 mars comme date symbolique, car ce même jour, en 1917, un rassemblement historique de femmes a eu lieu en Russie. Celles-ci sont entrées en grève en plein temps de guerre, pour réclamer « du pain et la paix ». Quatre jours plus tard, le tsar a été contraint d’abdiquer et le gouvernement provisoire leur a accordé le droit de vote. Cette date commémore ces femmes qui ont joué un rôle clé dans la Révolution russe.

Selon le site de la JIF, le violet, vert et le blanc sont les couleurs officielles. On y lit : « Le violet signifie la justice et la dignité. Le vert symbolise l’espoir. Le blanc représente la pureté, bien qu’il s’agisse d’un concept controversé ». Ces couleurs font référence à un groupe féministe, la Women’s Social and Political Union, créée au Royaume-Uni en 1903, pour lutter en faveur du droit de vote.

Au Canada

La JIF a été célébrée pour la première fois au Canada en 1921 par des groupes féministes. Cependant, elle n’a pas encore acquis une reconnaissance généralisée. Au cours des décennies suivantes, des militantes, telles que celles de la Fédération des femmes canadiennes-françaises, ont continué à revendiquer des droits égaux et la fin de la discrimination.

Ce n’est qu’en 1981 que le Canada a célébré la première JIF à l’échelle nationale. Lors de la Conférence mondiale sur les femmes à Pékin, en 1995, le Canada s’engage pleinement dans l’Agenda mondial pour l’égalité des sexes.

Le thème choisi par le gouvernement canadien pour cette année est La force de chaque histoire. Il met en évidence l’importance d’amplifier la voix de toutes les femmes, en particulier celles qui font face à des défis persistants dans leur chemin vers la réussite. Il faut leur offrir des opportunités qui leur permettront de libérer leur potentiel, d’encourager l’innovation et de contribuer à un avenir durable.

Aujourd’hui, la JIF est célébrée partout dans le monde pour souligner les progrès accomplis en matière de droits des femmes, également pour attirer l’attention sur les inégalités et les violences persistantes auxquelles elles sont confrontées. Il s’agit à la fois d’un moment de réflexion, de revendication et de solidarité.

Photo : (Carrefour des femmes) : Lors de la JIF, des résidentes de Sarnia ont été récompensées pour leur participation active dans la communauté.