Alexia Grousson

Le temps des Fêtes est un moment riche en symbole et en célébrations chaleureuses partout à travers le monde. Selon les pays, les coutumes autour de cette période varient considérablement. Voici un aperçu de quelques-unes des traditions les plus emblématiques.

Canada

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Au Québec, en Ontario et dans le reste de la francophonie canadienne, Noël est un moment clé de l’année, marqué par des festins familiaux et des traditions culinaires. Le réveillon est un repas copieux avec des plats traditionnels comme la tourtière, le ragoût de boulettes, les pattes de cochon et de la dinde farcie, souvent accompagnés de tarte au sucre ou de bûche de Noël pour dessert. Ces mets sont des héritages des ancêtres et symbolisent la convivialité et le réconfort.

Les festivités s’étendent bien au-delà de Noël. En janvier, les Canadiens français célèbrent le jour de l’An. Les Québécois, entre autres, profitent grandement des activités extérieures, comme la glissade, le patinage et le ski, prolongeant ainsi la magie hivernale.

Chez les Acadiens des provinces maritimes, les traditions de Noël ressemblent à celles du Québec, avec des mets similaires, tels que la tourtière et le ragoût de boulettes, accompagnés des plats particuliers à leur région. La musique traditionnelle acadienne rythme les festivités.

Dans l’Ouest canadien, en Colombie-Britannique et en Alberta, les traditions suivent également ce modèle, bien que des influences locales et multiculturelles enrichissent les célébrations. Les communautés francophones participent à des marchés de Noël et des festivals d’hiver, tout en célébrant Noël en famille. Dans toutes ces régions, la solidarité et le partage sont au cœur des festivités.

Europe

En Europe, la période de Noël est marquée par des traditions profondément enracinées, particulièrement en France, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Chaque jour de décembre, les enfants ouvrent une fenêtre du calendrier de l’Avent, souvent pour découvrir un chocolat, un jouet ou une pensée spirituelle, cultivant ainsi l’excitation qui précède Noël.

La fête de Saint-Nicolas, célébrée le 6 décembre, est un autre moment clé de la saison. Accompagné du Père Fouettard, ce saint généreux distribue des cadeaux aux enfants sages, une tradition vivace dans plusieurs régions. Les marchés de Noël, quant à eux, font la renommée des grandes villes européennes. Strasbourg, Luxembourg-ville, Montreux et Bruxelles attirent chaque année des milliers de visiteurs grâce à leurs kiosques de vin chaud, leurs décorations artisanales et leurs spécialités culinaires locales.

Le réveillon du 24 décembre est l’occasion d’un festin familial où foie gras, huîtres, dinde aux marrons et bûche de Noël sont les mets incontournables. À minuit, les cadeaux sont déposés sous le sapin par le Père Noël. Pour les croyants, la messe de minuit, souvent accompagnée de chants traditionnels et de crèches décorées de santons, symbolise l’aspect spirituel de la fête, notamment dans le sud de la France.

La nuit du 31 décembre, les feux d’artifice illuminent le ciel pour marquer l’arrivée de la nouvelle année, un moment de célébration universelle, suivi du traditionnel décompte à minuit. Enfin, l’Épiphanie, le 6 janvier, clôt le cycle des festivités avec la galette des rois. Celui qui découvre la fève est couronné le roi de la journée.

Afrique francophone

Dans des pays tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou la République démocratique du Congo, Noël est célébrée selon des coutumes locales qui reflètent à la fois la culture traditionnelle et l’influence chrétienne. Les traditions des Fêtes sont centrées sur la famille, la convivialité, la prière et le partage.

Le 24 décembre, les chrétiens vont à l’église à minuit pour célébrer la messe de Noël. Le lendemain, les familles se rassemblent autour d’un repas copieux, incluant du poulet rôti, du poisson grillé et des accompagnements locaux comme l’attiéké(manioc) ou le riz. Quant au Nouvel An, certains chrétiens le passent à l’église afin de confier la nouvelle année entre les mains de Dieu, et d’autres à une fête, pour faire le décompte de minuit et se souhaiter la bonne année.

« En République démocratique du Congo, les artères principales de la capitale sont décorées et il y a un sapin de Noël dans le centre-ville. Je me souviens que chaque année, ma famille et moi décorions un sapin artificiel et ce moment nous rendait tellement heureux. J’aimais aussi la messe de minuit où nous y contemplions la crèche, nous priions et je chantais dans la chorale », relate Cornélie Mwenyi Mbaya,directrice générale du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario à London.

« Au Burundi, Noël est d’abord une célébration religieuse. La plupart de la population participe à la messe de Noël dans les églises, car ils y voient une occasion de renforcer leur foi et de prier ensemble. Cette célébration est également un moment privilégié pour se retrouver en famille, et pour réfléchir à l’année écoulée, remercier Dieu pour les bénédictions reçues et prier pour une nouvelle année remplie d’espoir », commente Jean-Claude Ngendahayo, président de ANFSO-ESPOIR à Windsor.

« Pour ma part, j’ai grandi au Sénégal et nous avons toujours passé la veille de Noël en famille en grand nombre. Nous mangions de la dinde et beaucoup de foie gras. Le lendemain, nous ouvrions les cadeaux au pied du sapin décoré », se rappelle Yasmine Joheir, directrice générale du Centre communautaire francophone de Windsor Essex-Kent.

« Chez nous au Sénégal, nous mangions du chapon ou de la petite dinde, farcie aux marrons comme en Europe, lors du repas de Noël. Bien que nous n’ayons pas de Noël enneigé, nous avions quand même les traditions du sapin et du père Noël. Le Jour de l’an était plus une soirée réservée aux adultes avec le compte à rebours où tout le monde se souhaite une bonne année sous les feux d’artifice. Cependant, nous avions hâte au début janvier, car c’est le temps de l’Épiphanie et nous mangions la galette des rois », poursuit Mouna Baalbaki, du Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton.

Caraïbes

Dans les Caraïbes francophones (Guadeloupe, Martinique et Haïti) ou en Polynésie française, les fêtes de fin d’année sont également placées sous le signe de la famille et de la spiritualité. La plupart des gens attendent impatiemment la messe de minuit du 24 décembre, pour ensuite savourer du jambon, du boudin créole et des desserts tel le blanc-manger coco.

En Haïti, le réveillon rime aussi avec festin gastronomique. Le traditionnel pois congo accompagné de riz ou du petit mil ainsi que de la viande de bœuf ou d’agneau. « C’est un repas aussi familial que communautaire : tout le monde mange, partage et savoure sans modération. La nuit se poursuit avec des contes, des devinettes et des blagues à profusion, avant d’aller au temple. On y retrouve une bergerie ornée de crèches artisanales et des lumières colorées, conçue pour servir de centre théâtral. Les jeunes vont jouer ou mimer la naissance de Jésus, sous les applaudissements chaleureux du public », confie Naromie Charles Azar, directrice générale de Regohva à Welland.

Quant au 1er janvier, il revêt une double importance en Haïti. En plus de célébrer la nouvelle année, les Haïtiens soulignent aussi la fête de l’Indépendance du pays. À cette occasion, les familles préparent et partagent la traditionnelle soupe joumou, une soupe au giraumon symbolisant la liberté et l’unité. Le Jour de l’An est sans aucun doute le moment préféré des enfants qui, en échange de leurs vœux, repartiront les poches remplies d’argent ou les bras chargés de cadeaux.

« Dès le lever du jour, les jeunes se lancent dans un marathon social : direction chez les grands-parents, marraines, parrains, oncles et tantes pour leur souhaiter la bonne année. Peu importe la distance, rien ne les arrête. Même pas les kilomètres sous un soleil de plomb. Une tradition joyeuse qui laisse tout le monde content, y compris les adultes qui adorent ces visites », conclut Naromie Charles Azar.

Peu importe d’où on vient, chaque pays apporte une touche unique à ces célébrations de fin d’année, mais toutes partagent un point commun : l’importance de la famille, de la communauté et d’un esprit de partage pendant cette période festive.

Photo: Galette des rois